Observation nuit du 10 février

"Saoulé" par ce que j'avais vu dans la soirée de vendredi, j'ai voulu remettre le couvert ce dimanche, mais sans quitter la maison, en restant comme souvent, dans la petite cour arrière.

Il fait assez froid, ( moins 6° Celsius) et le ciel, tout en étant très beau, paraissait moins lumineux que vendredi; de fait, quand j'ai pointé Andromède, je me demandais si je ne m'étais pas trompé, et pointé Holmes par erreur; mais il s'agissait bien de M31.

J'ai pointé Mars, mais elle aussi paraissait avoir du "vague à l'âme"; par acquis de conscience, je fais une petite visite aux 3 amas du cocher (M 37, 36, et 38) pour vérifier; ils sont bien sûr beaucoup plus rayonnant qu'avec la petite lulu de 70, mais beaucoup moins que vendredi, ce qui m'interpella quand même.

Quid, je me mis à la recherche de M1; (la nébuleuse du Crabe) je savais où la chercher, mais je ne l'ai jamais trouvée.
En rentrant à la maison, je me suis mis devant Stellarium et j'ai regardé ce que le ciel pouvait m'offrir d'autre, et j'ai vu qu'avec un peu de patience, je pouvais éventuellement ajouter 4 objets à ma liste "d'objets trouvés"; il s'agissait de M 51 et M101 dans Canes Venatici et Ursa Major, et de M 65 et M 66 dans Léo. Pour pouvoir observer ces constellations, il a fallu que j'attende 1h 30 du matin, afin de les avoir en vue, hors des bâtiments voisins.

Enfin, à l'heure dite, je me mis en quête de ces objets, en débutant par M 101 que je pensais trouver assez aisément; je savais qu'elle se trouvait à gauche d'Alkaid, à la Verticale d'Alcor et de Mizar, Mais rien n'y fit; j'ai cherché en vain pendant plus de 20 minutes. Je me suis alors dirigé à la droite d'Alkaid pour chercher M51, la galaxie du tourbillon; au bout de ¼ d'heure, ma patience fut récompensée; j'avais cette belle galaxie dans l'oculaire; elle était belle, mais un peu pâlotte quand même.

Ce succès me rendit courage, et je me suis mis aussitôt à la recherche de M65 et M 66 qui se situent sur la base du triangle rectangle formé par les 3 dernières étoiles de Leo, presque à la verticale du sommet. J'ai cherché près de 40 minutes pendant lesquelles j'ai passé et repassé 10 fois, 20 fois, si pas plus, sur l'endroit présumé, et cela sans les trouver; Je commençait à désespérer lorsque tout à coup, deux petites taches blanches, ovales, apparaissaient dans mon oculaire de 25mm; c'étaient elles; j'étais peut être passé 5 ou 10 fois dessus, sans les voir; trop pressé sans doute.

Quoiqu'il en soit, j'étais heureux; j'étais heureux car ce dimanche, le ciel s'est encore un peu plus ouvert à ma connaissance, et m'a fait cadeau de 3 nouveaux objets.

Aujourd'hui, après une nuit de repos et après avoir réfléchi un peu à la question, je pense que mes observations d'hier ont été perturbées par les turbulences occasionnées par la présence de ma maisons et de celles des voisins; ce qui ne pose aucun problèmes avec une lunette astronomique, en pose par contre beaucoup avec un télescope; et cela m'a empêché de voir plus facilement et plus clairement les objets recherchés.

Voilà une expérience qui je pense, peut être utile aux futurs lecteurs de ce CROA; moi en tous cas, dorénavant, je sais ce que je dois faire pour ne plus être embêté par ces turbulences.

Tu n'es pas le seul a avoir des problèmes avec M101...

Elle est donnée avec une magnitude assez accessible, mais en fait elle est très étendue, ce qui la rend très peu lumineuse et donc difficile à observer...

Ok! merci Ulysse.
Il faudrait sans doute un diamètre plus grand, (254mm) et un oculaire grand angle, style du Nagler 22mm à 82° utilisé vendredi sur la 80ED par un membre du club; c'est superbe, on a l'impression de voir en 3 dimensions; le prix est lui aussi en "3 dimensions"; près de 600€; mais quel confort de vision!

Oui avec ça ce devrait être bon !!!!!!

Pas mal! Juste expliques moi pourquoi il y a des turbulences avec un téléscope et pas avec la lunette!?
Bon j'ai du dire ça 100 fois, mais ce soir faut que je prenne mon courage à deux mains, malgres le froid, et voir un peu ce qui se passe dans le ciel^o)

Bon! je vais essayer d'être simple. En réalité, quand nous parlons d'un Dobson, ici, type Newton, qui sont des télescopes ouverts, on devrait d'abord parler de turbulences internes, puis de turbulences locales, provoquées par des différences de température plus ou moins fortes en fonction de la nature du terrain et des objets environnants. (bâtiments, bois, cultures etc... ) Pourquoi?

Tout simplement à cause de cette fameuse mise à température du miroir; tant que la température ne sera pas égale partout, le miroir aura tendance à rendre une mauvaise image. Chacun de nous à déjà pu constater que les murs ont cette habitude de prendre la chaleur de la journée, et de la restituer le soir; donc, avec un télescope ouvert, où l'atmosphère interne va évoluer en fonction de la température extérieure, on est soumis à ce mouvement "chaleur qui vient des murs, et le froid qui tombe avec le vent et le coucher du Soleil. Tant que l'intérieur du télescope n'aura pas trouvé son équilibre thermique, les images rendues par le miroir seront floues; et comme on tourne l'instrument au gré des observations que nous voulons effectuer, l'équilibre ne se fait pratiquement jamais. Voilà pourquoi, la prochaine fois, je m'éloignerai à plus de 10 mètres de ces murs; et encore, je ne suis pas sûr que cela soit suffisant.

Pour répondre à ton autre question, les lunettes ne subissent pratiquement pas de ces turbulences parce que elles sont fermées et parce qu'elles n'ont pas de miroirs; elles ont des lentilles et celles ci "bougent " beaucoup moins. Certains télescopes fermés, comme le C8 que j'ai utilisé il y a quelques mois, une fois "mis à température", sont aussi beaucoup moins sujets aux turbulences de proximité.
Voilà voilà; j'espère n'avoir rien oublié.