Quelques news !

Hey !

Ça fait quelques temps que je ne suis pas passé sur le forum (quoi ? 3 ans ?)... Bon, pour me faire pardonner, voici quelques photos d'un petit stage d'une semaine à l'OHP. J'ai pu bosser un peu sur le T193 (cm !   ), c'est le télescope avec lequel fut détectée 51Peg b (le spectro alors utilisé a été remplacé depuis).

De quoi ré-aluminer un miroir de 2m de diamètre :
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Un très beau Ritchey-Chrétien dont l'optique est réalisée à 40 km de l'observatoire. Pour la petite histoire, j'ai pu aller à la rencontre de ces passionnés et de leurs ateliers; on reste vraiment sans voix quand on est devant un Ritchey-Chrétien de 1m !
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La bêÊête (T193) :
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La salle des commandes (d'époque !) du T152 :
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Voilà voilà !

Oui ! Encore que 3 ans en astronomie c'est pas grand chose : ça te laisses juste le temps de faire une virée sur Mars et de revenir ( et en plus il ne faut pas rater les conjonctions !!!)!

Merci pour les photos Noob ; et bon retour parmi nous.

oui, en effet, c'est du gros.

bruno

Oui, 3 ans en astro, ce n'est pas grand chose... les échelles de temps que j'utilise sont très différentes, je me spécialise dans un domaine de la physique assez opposé (de la biophysique); les processus que j'étudie ont des temps caractéristiques qui commencent à la femtoseconde et qui vont au plus jusqu'à la microseconde (pour faire large, très large)... Donc pour moi, ça reste beaucoup

Bon, la météo était capricieuse sur ce petit stage (c'était en octobre dernier), du coup je n'ai pas eu l'occasion de faire de la photo... Pour en rajouter une petite couche, quand même, le paysage seul valait le détour :
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ou encore, depuis la chambre :
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10 ( puissance) ( - 15 seconde,) c'est très interessant, c'est employé en laser?

mon clavier n affiche pas les puissances.

bruno

Ça aurait pu être pour un laser, mais ce que je fais ce sont des simulations de dynamique moléculaire. Grosso modo, je construis des problèmes à N-corps (= N trucs qui interagissent), comme des systèmes solaires, mais à échelle atomique, et ce pour de grosses molécules (des molécules biologiques) et je réalise des simulations (qui ont la valeur d'expériences au sens numérique) pour observer l'évolution au cours du temps du système que j'ai construis. Le "challenge" technique, c'est que, pour de telles simulations, le pas de temps entre deux calculs de positions est de l'ordre de la fs (1 ou 2), c'est ce qui permet de décrire le processus d'interaction intra/intermoléculaire localement, mais que, globalement, le processus que je veux observer s'étale sur plusieurs centaines de nanosecondes... Du coup, encore plus impressionnant que l'échelle à laquelle je travaille (qui, au final, se résume à un système stellaire complexe miniaturisé, avec des interactions différentes de l'interaction gravitationnelle, et un boulot qui inclut de la physique quantique en amont), il y a le grand écart entre les deux échelles qui m'intéressent... Heureusement, j'ai accès à un serveur de calcul (calculer la position de chacun des atomes et leur vitesse un instant plus tard, c'est intégrer les équations classiques du mouvement, celles que l'on voit en fin de lycée. Maintenant, j'ai entre 20 000 et 100 000 atomes dans mon système (ce qui permet d'avoir un ordre de grandeur du nombre d'équations à résoudre pour chaque pas de temps), j'intègre sur 100-1000 ns avec un pas de ~1 fs (ce qui permet d'avoir un ordre de grandeur du nombre d'intégrations pour chaque équation)) !

Pour info, ce type de grand écart a lieu dans toutes les simulations de systèmes multi-échelles, et, pour revenir à de l'astro, je pense en particulier aux simulations de galaxies. Certaines simulations s'intéressent à des amas de galaxies, dans lesquelles est prise en compte l'évolution des étoiles (différentes générations, enrichissement en éléments lourds, etc). Ce type de simulation est encore à une échelle au-dessus de ce que je fais en terme d'écart entre le temps caractéristique le plus faible (création, évolution et mort d'une étoile par exemple) et celui le plus élevé (regroupement de systèmes galactiques en amas, collisions de galaxies, etc.). Pour ces systèmes, il devient impossible de simuler chaque étoile individuellement (il y a en a beaucoup trop), alors on ne pense même à simuler individuellement chaque atome (-_-'). Du coup, la solution, pour ne pas avoir à laisser tourner les plus gros supercalculateurs plusieurs années... (nan, ils ne font pas ça), c'est de regrouper les étoiles (et plus généralement, le milieu interstellaire) par paquets... mais ça ne suffit pas... alors on se dit que tout n'est qu'un grand fluide (on suppose que l'on a affaire à une espèce de matière continue en perpétuelle évolution); ça demande de prendre beaucoup de précautions pour s'assurer qu'un tel système décrive bien quelque chose de physique (oui, la physique, ou, plus précisément, la construction de modèles, ça commence par savoir choisir et argumenter des approximations réalistes, que l'on affine petit à petit) !

Et ces simulations, elles donnent de très beaux résultats :

• MUGS (McMaster Unbiased Galaxy Simulations) (il y a de jolies vidéos),
  

• Gal1; page 5 de l'article pour une image sympa (pour ceux qui aiment se faire mal à la tête, les auteurs de l'article essaient d'établir un modèle de formation des galaxies en observant la distribution d'éléments lourds (i.e. autres que H et He) dans les étoiles),
  

• =>vidéo #1<=,=>vidéo #2<=,=>vidéo #3<= (quelque vidéos trouvées au hasard en cherchant sur YT),
  

Voilà voilà...

c est super interessant, mais tu m a explosé la tête.

Tu va finir par bosser à la NASA toi!!

en, tous les cas, c'est génial et passionnant.

Bruno

Content d'avoir de tes nouvelles, ça a l'air très intéressant. C'est super de voir que tu as progressé dans ta passion