au clair de la Lune

et si on mettait ici les textes trouvés sur la lune ?
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Pour montrer que la Lune a toujours interpellé les hommes , voici une petite poésie qui date de 1620.

Mais attention ! Il faut la prendre au second degré ! Déjà au début du XVIIè siècle c’était une plaisanterie , comme on dit de nos jours « une blague » , « une histoire drôle » !!!

Ce genre de petit texte était diffusé et vendu par les colporteurs de ville en ville et dans tout le royaume.

Cette poésie termine une série de préceptes , conseils et admonestations plus vertueux les uns que les autres… adressés aux femmes !

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« La lune et la femme legère sont d’une mesme qualité

La lune seroit tousjours noire
Si le soleil ne la baisoit,
Et la femme seroit sans gloire
Si l’homme ne la caressoit.

Souvent la lune entre en furie,
Jalouse des amours des dieux,
Et la femme, par jalousie,
Trouble l’air, la terre et les cieux.

La lune renverse, cruelle,
L’esprit leger et vacillant ;
Mais il n’est si ferme cervelle
Que la femme n’aille troublant.

Il est bien vray qu’en contre-eschange
Ces deux ne se suivent tousjours :
Car tous les mois la lune change ;
La femme change tous les jours.

La lune pleine enfle les sources
Et les moësles des os creux ;
La femme desenfle nos bourses
Et vuide nos os moësleux.

La lune est fidèle et n’estime
Qu’Endimion, son bel amant ;
Mais la femme n’est qu’un abisme
Qui n’a point d’assouvissement.

Donc la lune, en tout peu constante,
Est constante en fidelité ;
Mais la femme, en tout inconstante,
Est constante en desloyauté.

Bref, ce qui plante plus de bornes
Et qui les fait plus differer,
C’est que la lune porte cornes,
Et les femmes les font porter. »

pour ce joli texte en vieux "François"

Arf ! Et en connait-on l'auteur, ou son nom s'est perdu ?

Pour l’auteur , non .
Ce sont des petites nouvelles , des farces , des pantalonnades , les célèbres « mazarinades » par exemple , des fausses ordonnances , des procès parfois scabreux , etc.

Ces textes ont été repris et étudiés par un historien en 1855 qui explique qu’on y voit une photographie de la France populaire d’alors .

Et c’est vrai ! regarde ce que j’ai trouvé au détour d’une phrase dans un texte de 1623 et qui montre la rapidité avec laquelle s’est répandue la lunette astronomique au point de passer dans le langage courant !

2 femmes se disputent et une dit à l’autre :

« …Il ne faut pas craindre de ce costé, respondit une petite brunette qui s’en mesle depuis huict jours : j’ay cinq ou six laquais de nostre costé, et puis si quelqu’un est attrappé à ce jeu, et qu’il prenne l’as de trèfle pour celuy de pique, c’est sa faute : il n’a qu’à se servir d’une lunette d’Holande9, et regarder droit au but… »

l’historien de 1855 met 2 notes :

« 1 - Sur ces lunettes, d’invention nouvelle, qu’on appeloit aussi lunettes d’Amsterdam, V. notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 253, note. — Dans les Méditations de l’hermite Valérien (Recueil de pièces contre le connétable de Luynes, Paris, 1626, in-8, p. 302), il est parlé de lunettes de Hollande « dont use le duc de Bouillon pour prendre de loin les visées, et desquelles monsieur le prince auroit grand besoin de s’ayder, encore plus le comte de Soissons. »

« 2 - Lunettes d’approche, que les Hollandois fabriquoient seuls alors, et qu’on appeloit aussi lunettes de Hollande. Sur cette invention, assez nouvelle alors, surtout pour les Parisiens, puisque la première lunette de cette espèce fut vendue en 1609 sur le Pont-Marchand, V. Journal de l’Estoille, 30 avril 1609, et l’Hermite du Mont-Valérien, p. 1 (Recueil des pièces les plus curieuses sur le connétable de Luynes)…»

Merci pour ces infos !!!

laselve a écrit:
« 1 - Sur ces lunettes, d’invention nouvelle, qu’on appeloit aussi lunettes d’Amsterdam, V. notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 253, note. — Dans les Méditations de l’hermite Valérien (Recueil de pièces contre le connétable de Luynes, Paris, 1626, in-8, p. 302), il est parlé de lunettes de Hollande « dont use le duc de Bouillon pour prendre de loin les visées, et desquelles monsieur le prince auroit grand besoin de s’ayder, encore plus le comte de Soissons. »

« 2 - Lunettes d’approche, que les Hollandois fabriquoient seuls alors, et qu’on appeloit aussi lunettes de Hollande. Sur cette invention, assez nouvelle alors, surtout pour les Parisiens, puisque la première lunette de cette espèce fut vendue en 1609 sur le Pont-Marchand, V. Journal de l’Estoille, 30 avril 1609, et l’Hermite du Mont-Valérien, p. 1 (Recueil des pièces les plus curieuses sur le connétable de Luynes)…»

Mais par contre, je ne savais pas qu'en 1855 on parlait encore comme ça ???

Ulysse a écrit:Merci pour ces infos !!!

laselve a écrit:
« 1 - Sur ces lunettes, d’invention nouvelle, qu’on appeloit aussi lunettes d’Amsterdam, V. notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 253, note. — Dans les Méditations de l’hermite Valérien (Recueil de pièces contre le connétable de Luynes, Paris, 1626, in-8, p. 302), il est parlé de lunettes de Hollande « dont use le duc de Bouillon pour prendre de loin les visées, et desquelles monsieur le prince auroit grand besoin de s’ayder, encore plus le comte de Soissons. »

« 2 - Lunettes d’approche, que les Hollandois fabriquoient seuls alors, et qu’on appeloit aussi lunettes de Hollande. Sur cette invention, assez nouvelle alors, surtout pour les Parisiens, puisque la première lunette de cette espèce fut vendue en 1609 sur le Pont-Marchand, V. Journal de l’Estoille, 30 avril 1609, et l’Hermite du Mont-Valérien, p. 1 (Recueil des pièces les plus curieuses sur le connétable de Luynes)…»

Mais par contre, je ne savais pas qu'en 1855 on parlait encore comme ça ???

Tu as raison Ulysse, en 1855 on ne parlait plus comme cela.

Mais là n'est pas la date; les dates des textes dont parle Laselve (et lhistorien de 1855) sont : 1623, 1626 et 1609.
A cette époque, l'ancien "Français" est encore de rigueur.

Oui Gil, mais les citations que j'ai fait, c'est celles de l'historien de 1855 ("l’historien de 1855 met 2 notes :"), d'où mon étonnement.

Je travaille aussi régulièrement sur des ouvrages anciens du milieu du 19ème siècle, voir plus anciens encore, et en 1842 par exemple, je n'ai plus jamais vu personne s'exprimer comme ça

Ulysse a écrit:Oui Gil, mais les citations que j'ai fait, c'est celles de l'historien de 1855 ("l’historien de 1855 met 2 notes :"), d'où mon étonnement.

Je travaille aussi régulièrement sur des ouvrages anciens du milieu du 19ème siècle, voir plus anciens encore, et en 1842 par exemple, je n'ai plus jamais vu personne s'exprimer comme ça

Tout à fait d'accord avec toi; moi ce que je pensais, c'est que d'après le texte soumis, l'écrivain en question, reprenait texto les textes du 17ème tels qu'ils avaient étés écrits à l'époque.

Tes citations sont très intéressantes,j'en ai jamais vu de si belle.

Qu'en penses tu Laselve ?

pour l'historien du XIX il s'agit peut-être d'un "style" , "d'une écriture savante" ?
Internet est fabuleux !
J'ai retrouvé "les caquets de l'Accouchée" avec la couverture du livre re-edité en 1855 par l'historien Edouard Fournier !
pour ceux qui veulent lire quelques vieilles pages :
http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Caquets_de_l%E2%80%99Accouch%C3%A9e

pour la lunette , ce qui m'épate se sont bien les dates !


En 1608 un hollandais Hans Lippershey fabrique une longue-vue (grossissement 3 fois)

Le 30 avril 1609 dans le Journal de l’Estoille on apprend qu’un exemplaire est vendu à Paris ( à la foire , sur le Pont-Marchand, donc un peu comme un « gadget »

En mai 1609 (source wiki) Jacques Badovere , un ancien étudiant de Galilée lui envoie une lettre de Paris « … qui lui confirme une rumeur insistante : l'existence d'une lunette permettant de voir les objets éloignés… »
Sur ces seules descriptions Galilée construit une lunette (grossissent 6 fois) et dans la foulée fait toutes ses grandes découvertes.

1623 , moins de 15 ans après la découverte , la lunette est non seulement bien connue , mais en plus est passée dans le langage courant des amuseurs .

Et tout ça , sans internet , sans la télé , sans les livres et magazines à portée de tous …
Cette période était bel et bien propice à toutes ces grandes découvertes !!!

Merci de ces précisions, enfin un peu étrange comme langage savant lol

Mais c'est vrai qu'à cette époque (17ème) les idées circulaient quand même assez vite, finalement l'Europe et la (presque) libre circulation des personnes, ce n'est pas nouveau !!!
Lorsqu'on faisait des études à cette époque, on pouvait aussi bien aller étudier en Espagne, puis en France, puis en Europe centrale ou en Italie.
Contrairement à ce qu'on pense habituellement, les gens voyageaient pas mal finalement. Enfin je suppose que ce n'était pas le cas de tous bien entendu^^

Merci pour les info.