perte de virginité

Mon lightbridge avait été livré dans l'après-midi et le ciel s'est dégagé en soirée malgré les prévisions météo.
Voilà donc un CROA qui n'en est pas vraiment un, mais comme c'était la première fois que je regardais le ciel avec un vrai télescope, je tenais à vous faire partager ce moment.


Les conditions sont mauvaises mais je ne veux pas rater l'occasion : la lune, le réverbère juste en face, le miroir pas à température, l'absence de jupe autour du tube et de toute façon, le télescope pas collimaté...

Malgré tout, j'y resterai jusqu'à minuit. Quel pied ! Que c'est beau, comparé à ce que je voyais dans les jumelles !

Je commence par la lune, tant que ma vision n'est pas accoutumée et aussi pour tenter de régler le viseur point rouge qui me donne l'impression de n'être pas terrible. Il faudra certainement que j'investisse dans un telrad. La liste des accessoires s'allonge
Bon, honnêtement,ça m'a ébloui sans m'emballer ; je préfère attendre un croissant, surtout que le 5mm et le laser m'auront alors été livrés.

En suivant, puisqu'elle est toute près, Jupiter. Là, c'est autre chose. Je distingue deux bandes sombres, très nettement, et quatre satellites. Séquence émotion, c'est la première fois que je la vois autrement que comme une petite boule brillante. J'y reviendrai souvent au cours de la soirée pour observer le ballet des satellites, en regrettant de ne pas l'avoir préparé sur stellarium pour leur donner leur nom.

Après Jupiter, Orion. Mon coin de ciel préféré, celui que je ne manque jamais de visiter, à l'oeil nu ou aux jumelles, dès que j'ai envie de me balader dans le ciel. Je ne sais pas pourquoi ; peut-être parce que c'est une constellation facile à repérer. Pourtant, à travers l'oculaire, c'est nettement moins facile à viser. J'ai beau essayer d'aligner le viseur, très imprécis, dès que je regarde en pensant terminer grâce au grand champ du 26mm, je me retrouve perdu dans les étoiles. Il me faut plusieurs tentatives pour enfin trouver la nébuleuse.
Encore une fois, je reste scotché. La vague tache laiteuse de mes jumelles prend des formes, devient consistante. Ce qui n'était que brume effilochée est maintenant nuage, aux nuances perceptibles.

Je finis par quitter Orion pour me promener à la billebaude dans la portion de ciel accessible entre les toits des granges. J'y découvre des alignements insoupçonnés, des coins où les étoiles se touchent presque et d'autres qui semblent vides, des étoiles de toutes les tailles, aussi brillantes que Sirius ou à peine visibles. Je me perds, je n'essaie même pas de me retrouver, je suis heureux comme un gosse.
Las, l'heure tourne et demain il y a école. Il faudra que je raconte ça à mes élèves.
En attendant, je range le matériel. Je vais pouvoir patienter jusqu'à la prochaine éclaircie puisque j'ai enfin vu les étoiles de près.

J'ai vu les étoiles et j'y ai lu la promesse de moments inoubliables avec un ciel bien noir et un peu plus d'expérience.

Que voilà un bien beau premier croa, qui me rappelle ma première Jupiter et ma première Orion.

Quand tu auras ton filtre lunaire, (un polarisant variable pour le mettre à la luminosité que tu désire) tu vas te régaler aussi sur Selene ; et pour Orion (et les autres nébuleuses) un filtre UHCS de Baader te donnera encore une meilleure vue, tout en éteignant assez bien les lampadaires environnants. C'est ce qui m'a surpris avec ce filtre ; non seulement il est très bon et pas cher, mais en plus il fait aussi effet de "fringe killer" (tueur de franges lumineuses) il "rallume" des étoiles. (celles éteintes par la pollution lumineuses des lampadaires).

Au sujet de ton viseur point rouge, c'est un outil très précis ; moi je le préfère au chercheur lunette, mais c'est un fait qu'il faut bien le régler, d'abord avec un oculaire grande focale, ensuite en affinant avec un oculaire de petite focale.

Si il est bien réglé, en visant une étoile repère, tu es toujours presque pil-poil à l'endroit et sur l'objet recherché.

Bonne continuation, et n'hésite surtout pas à en parler à tes élèves ; en général ils mordent dans l'astro à pleine dents.

Je suis étonné que tu trouve le viseur point rouge pas terible. Moi je l'adore, (après mon telrad) son seul souci c'est qu'il lui faut des clés allen pour le régler et qu'il est trop lumineux même en position 1. Pour chercher un objet dans le ciel avec un chercheur, il est plus facile après quelques utilisations de le faire les deux yeux ouvert.

Dans l'urgence, fabrique toi une jupe de protection noire mate à côté intérieur, cela évitera d'absorber des lumières parasites et de protéger ton mirroir primaire de poussières, d'insectes et autres corps étranger.

Les réticules du viseur, en soi, ne sont pas mal mais je n'ai pas réussi à le régler correctement. Je me demande si le pas d'une vis de réglage n'est pas faussé. Je vais profiter des soirées pluvieuses annoncées pour me pencher sur la question.
Pour la jupe, j'ai acheté des tapis de sol mais ils ne sont pas noirs, ils sont bleus. C'est gênant ?

Je ne pense pas que cela soit gênant sauf si ils sont brillant. Pour le chercheur vérifie que le support est bien dans l'axe du télescope. La notice explique comment le régler de jour sur un objet très lointain c'est plus facile.