CROUJH

Voici donc mon CROUJH! (Compte Rendu d'Observation d'Une Journée à L'Hosto )

Depuis dimanche 18h30 : ingurgiter 1 litre de potion "vidange" + 2 autres litres de liquides clairs. J'ai passé la nuit éveillé jusque 6h du mat.
Ce lundi 9h30 rendez-vous en hôpital de jour, re belote; encore 1 litre de potion vidange + 1l de liquide clair, et ce sur 2h de temps. 11 H, passage de l'électrocardiogramme; midi, un xanax pour déjeûner et 14h30 passage chez le toubib et l'anesthésiste.

Moi qui avait une apréhension profonde de me faire "endormir", au moment où l'anesthésiste m'a dit "Monsieur je vais vous faire dormir", je me suis dit advienne que pourra, et je me suis surpris à lui dire: "Ca tombe bien, je suis crevé je n'ai pas dormi de la nuit"!

Le temps qu'on me place un truc dans les narines et un brol dans la bouche, elle à pris ma main, et je me suis réveillé 3/4 d'heure plus tard, donc vers 15h15.

Le temps de faire du lit cross entre les étages, on me ramène dans ma chambre en me disant "le docteur viendra vous donner le résultats de l'examen vers 16h30".

16h30, personne; 17h, personne; 18h j'ai un peu la pétoche du temps qu'il met pour certainement m'annoncer une catastrophe.
18h15 le toubib arrive, il m'annonce que mes intestins sont nickels sauf bien entendu ce qu'il appelle poétiquement les "hémoraudes", et il me dit que tout l'appareil gastrique est parfait, mais que mes douleurs et mes dérangements sont dus à ce que "l'ensemble me ressemble",
c'est à dire que tout est contracté crispé parfois tétanisé à cause de ma grande nervosité et de mon stress, et me recommande d'être plus calme.

Voilà les news, un we d'enfer et une journée à l'hosto pour une bonne nouvelle, (je n'ai rien) et pour apprendre que je suis trop "nervious"

Demain pour fêter ça, j'ouvre une bouteille de Veuve Cliquot; je l'ai bien mérité

Bon rétablissement. La veuve Cliquot est une bonne potion à condition de ne pas en abuser.
Les hôpitaux quant à moi moins je les vois mieux je me porte.

Bon rétablissement !

Et suis bien les prescriptions de ton médecin

Merci de vos souhaits.

Tu sais Titus, loin de moi l'idée d'abuser d'une pauvre veuve.
La Veuve Cliquot à beau être blonde pétillante, légèrement ambrée, avoir un parfum "enivrant", je n'ai pas les moyens d'en abuser...malheureusement .

Contente de savoir (et oui le i remarche !) que tu vas bien Gil
Tu peux de mettre au yoga donc^^ Pour te détendre tu peux utiliser des huiles essentielles en diffusion ou 1 ou 2 gouttes sur les poignets : lavande (n'importe quelle sorte mais j'te conseille les lavandes officinales qui sont plus concentrées en principes actifs), marjolaine à coquille, néroli, et/ou mandarine

Tily a écrit:Contente de savoir (et oui le i remarche !) que tu vas bien Gil
Tu peux de mettre au yoga donc^^ Pour te détendre tu peux utiliser des huiles essentielles en diffusion ou 1 ou 2 gouttes sur les poignets : lavande (n'importe quelle sorte mais j'te conseille les lavandes officinales qui sont plus concentrées en principes actifs), marjolaine à coquille, néroli, et/ou mandarine

Merci pour les conseils Tily,

Le yoga n'est pas pour moi; après mon "saut de l'ange" de 1990, (chute de + de 10mètre sur le trottoir) je me suis retrouvé en "morceaux" sur tout le côté droit. Dès lors, j'ai des côtes "flottantes" d'autres ressoudées mais ayant une direction vers les poumons, et donc, si je ne veux pas de nouveau metrouer les poumons, je dois composer "avec" comme on dit. Sans compter mes vertèbres qui ont pris un sale coup aussi.

En ce qui concerne les huiles essentielles, j'en suis un assez grand utilisateur, surtout de "vraie" lavande; la mandarine je l'ai très peu essayée, et le néroli jamais; il faudrait peut être que je m'en serve, et en mettre aussi sur mon oreiller pour la nuit.

Je suis heureuse de lire que tout s'est bien passé!

Et bon rétablissement de ce long weekend éreintant surtout!

Gil a écrit:
Le yoga n'est pas pour moi; après mon "saut de l'ange" de 1990, (chute de + de 10mètre sur le trottoir) je me suis retrouvé en "morceaux" sur tout le côté droit. Dès lors, j'ai des côtes "flottantes" d'autres ressoudées mais ayant une direction vers les poumons, et donc, si je ne veux pas de nouveau metrouer les poumons, je dois composer "avec" comme on dit. Sans compter mes vertèbres qui ont pris un sale coup aussi.

Aie ! Comment t'as fais ça?

Pour une chute de 10 m tu t'en sors plustôt bien. Mon saut de l'ange je l'ai fais dans l' aveyron depuis un pont mais accroché à un élastique au pied (70 m). Sinon professionnellement parlant, je m'envoie régulièrement en l'air à une hauteur comprise entre 4 et 80m (je bosse dans la location de nacelles et engins de tp).

Tily a écrit:

Gil a écrit:
Le yoga n'est pas pour moi; après mon "saut de l'ange" de 1990, (chute de + de 10mètre sur le trottoir) je me suis retrouvé en "morceaux" sur tout le côté droit. Dès lors, j'ai des côtes "flottantes" d'autres ressoudées mais ayant une direction vers les poumons, et donc, si je ne veux pas de nouveau metrouer les poumons, je dois composer "avec" comme on dit. Sans compter mes vertèbres qui ont pris un sale coup aussi.

Aie ! Comment t'as fais ça?

Nous étions deux; moi à l'intérieur d'un studio photo situé au 2ème étage une maison de maître, (très hautes pièces) sur une échelle appuyée sur le linteau intérieur de la grande fenêtre (+/- 2,50m de haut; et le cousin de ma femme, situé sur l'échafaudage suspendu au dehors.

Parfois, les intuitions sont tellement fortes, que l'on ferait bien de s'écouter; en arrivant sur place, le camion qui devait servir à lever et les doubles, et le deuxième homme, n'était pas présent; il était remplacé par un plus petit qui nous a apporté l'échaffaudage.

Quand j'ai pris connaissance de cela, j'ai dit au copain :

"Jo tu sais à quoi je pense?" il m'a répondu "Oui! Tu pense qu'on va se tuer!" Je lui ai répondu : "Tu as tout juste; refusons le boulot et foutons le camp d'ici, on reviendra quand le camion prévu sera là!"

Mais nous nous sommes laissés convaincre de faire le boulot, parce que l'après midi, il y avait des vedettes du Show bis et de la télé qui venaient faire des séries de photos, et le studio devait être opérationnel.

Nous placions donc des doubles vitrages adaptables sur des chassis existants, et pour ce faire, il faut absolument une personne à l'intérieur qui maintient le double contre le chassis avec des ventouses, pendant que celui qui est au dehors procède au placement et à l'équilibrage.

Nous avions fini les verticaux, et pour éviter de donner un coup dedans, nous avions ouvert les fenêtres avant de placer l'attique.

Dernière latte de fixation placée, mon copain descend de la petite échelle qui est sur l'échafaudage, il enlève son harnais de sécurité, et patatras, tout l'ensemble s'écroule.

Moi qui suis toujours sur l'échelle, j'ai le malheureux réflexe de poigner dans une barre dans l'espoir fou retenir le tout; et bien entendu, en une fraction de seconde, la masse de l'ensemble multiplié par la vitesse de la chute a fait traction sur mon bras, puis sur mon corps, et bien entendu sur l'échelle ou j'étais toujours juché.

L'échelle s'est cassée en deux, a été tirée vers le bas vu que j'étais toujours accroché à un tube, le tout à fait porte à faux sur le seuil de fenêtre, et j'ai litéralement été catapulté dehors.

Je me suis vu passer la fenêtre j'ai eu une dernière pensée pour ma femme, (on pense très très rapidement dans ces moments là) puis plus rien; j'ai repris connaissance au sol, pissant le sang au crâne, ne voyant plus que d'un oeil, et en train d'étouffer de plus en plus fort à chaque fois que je respirais, car l'air sortait par le poumon perforé et restait dans la cage thoracique, et écrasait les poumons.

Quand j'ai repris un peu plus mes esprits, j'ai vu mon copain à 3 mètres de moi, avec sa tête à 10cm de la roue d'un bus qui était enchevètré dans les restes de notre échafaudage.

C'est la chance que nous avons eue; le "chantier" étant situé à l'arrêt de bus, nous y avion placé notre camionnette afin d'empêcher les gens de venir se placer dessous l'échafaudage, et lorsque l'accident s'est produit, nous sommes tombés la camionette avant de rebondir et toucher le sol.

C'est sans aucun doute le toit de la camionnette qui nous à sauvé la vie. (je ne vous dit pas l'état de la pauvre camionnette.

Et ce n'étais pas encore fini; quand les ambulanciers sont arrivés, assez rapidement d'ailleurs, il leur a été impossible de passer avec les brancards; le bus et l'échafaudage étaient tellement enchevêtrés que tout était bloqué.

Dès lors, comme j'étais conscient, ils sont venus me dire : nous ne savons pas passer; voulez vous vous lever et passer entre le bus et les ferrailles? (40cm de largeur pour passer)

eh bien croyez le ou non, l'instinct de survie est puissant car je me suis levé, j'ai bloqué ma respiration, et dans ma tête je me répétais "diminue ton rythme cardiaque; diminue ton rythme!" et j'ai très péniblement avancé. Je suis passé par le trou de souris, et ils ont enfin pu me coucher sur la civière et me placer dans l'ambulance pour me donner de l'oxygène et me "conditionner".

Il y aura 20 ans le 6 décembre, et aujourd'hui encore je ne sais pas comment j'ai réussi ce tour de force, d'autant plus qu'à l'hôpital, les toubibs avaient dits à Rina que si je passais les 2 jours, j'avais une toute petite chance de m'en tirer.

Six jours plus tard, j'ai dit au professeur qui s'occupait de moi que je voulais être à la maison pour Noël; il a souri et il m'a dit : Tu es près de te tirer d'affaire, mais tu en as encore pour deux ou trois mois ici."

Sur ce, je lui ai dit que je serai chez moi à Noël, ce à quoi il m'a répondu : "C'est une très bonne chose d'avoir un tel moral!"

Le 18 décembre, je rentrais à la maison; et heureusement car c'est ce qui à sauvé mon bras et mon épaule, car dès le 22, je recevais tous les jours des soins de Kiné à domicile, ce qui a permis de maintenir la masse musculaire au minimum sans qu'elle ne disparaisse définitivement avant d'avoir retrouvé l'usage des tendons et nerfs qui avaient étés complètement étirés et distendus. Il a fallu 568 jours pour ressentir de nouveau des sensations un peu normales. (57cm de nerfs et tendons, à raison d'à peu près 1mm par jour de régénérescence)

Voilà le compte rendu d'un vécu qui aujourd'hui encore, me fait souffrir et dans ma chair et dans ma tête; la seule chose de positif dans tout cela, c'est que je vois tous les jours que je vis comme un cadeau du ciel; et je "goûte" et apprécie plus lucidement les vraies valeurs de la vie parce que quand on est passé à deux doigts du "grand plongeon", tout cela saute aux yeux et le superflu et l'artificiel sont bannis à jamais!

Quelque temps plus tard, le malheur a encore frappé notre maison; sur trois ans, nous avons encore perdu deux petits en couche; après Jeanne-Laure née morte dans mes mains en février 88, notre raison chancelait dangereusement.

Et puis le 21 mars 1996 Alexandre est né; le soleil entrait de nouveau dans notre maison et dans notre cœur.

Voilà mon histoire depuis ce 6 décembre 1990; voilà une partie de la vie du type qui vous écris de temps en temps un CROA ou qui vous fait voir de temps à autre une malheureuse aquarelle.

Désolé d'avoir été si long.

La vie n'a pas été tendre avec toi

Courage ! Mais je vois que tu n'en manques pas !

Je ne sais si c'est du courage, mais on mord dedans pour tenir; et puis de temps à autre l'impression de pouvoir se rendre utile fait du bien au moral.

T'as une sacré force morale Gil, ça vaut tout mon respect.

C'est gentil Tily, mais il y a des gens qui sont beaucoup plus "abîmés" et plus malheureux que moi, et qui font des choses extraordinaires; eux sont dignes d'un grand coup de chapeau; mais pas moi.

Moi je suis déjà heureux de pouvoir encore faire des choses ordinaires; pas toutes je ne saurais plus, mais quelques unes.

Et si en plus je peux me rendre utile, comme par exemple faire des expos de papillons et d'autres insectes, dans des écoles, et faire de petites conférences là c'est super.

Expliquer aux enfants l'utilité de ces "fleurs qui volent"comme je les appelle, et leur apprendre comment les protéger comment les observer, comment leur laisser une bonne petite place dans notre jardin afin qu'ils puissent se nourrir et se reproduire, alors là oui; je suis heureux.

Je te souhaite un bon rétablissement Gil

Moi l'hôpital me rappelle de mauvais souvenir (j'y suis aller trois fois en tout )

Merci pour tes souhaits Youssof!